SYNTHESE DIOCESAINE
- Relecture de l’expérience synodale
La consultation a commencé début novembre 2021 après une information commune dans les paroisses suivie d’une première émission sur la radio RCF Vendée avec trois des six membres de l’équipe d’animation diocésaine. Mgr Jacolin a missionné particulièrement les diacres pour lancer et animer cette démarche.
Au total, ce sont près de 1 700 personnes qui ont produit plus de 380 « Fiches des contributions ». Les équipes ont été formées à plusieurs niveaux : paroisses, mouvements, services, quelques groupes de jeunes et des groupes indépendants.
Souvent, la démarche a été bien accueillie, car elle a permis à des personnes isolées, notamment depuis la pandémie du COVID, de reprendre contact avec la vie paroissiale.
Des personnes se sont engagées dans la démarche parfois avec appréhension. Cela pouvait être l’idée de devoir échanger avec des personnes qui « pensent autrement » ; cela pouvait aussi être l’idée que ce synode universel ne servirait pas à grand-chose, que « tout était plié d’avance ». Ceci est d’autant plus vrai qu’un Synode conduit par Mgr Santier en 2005-2006 avait conduit à la promulgation d’orientations très riches mais auxquelles aucune suite n’a été donnée après l’arrivée de Mgr Castet en 2008.
En fait, les remontées font apparaître une vraie joie, un vrai plaisir, à se retrouver, à écouter les autres, à prendre la parole sans être jugé ou interrompu, à relire sa vie et les merveilles que Dieu a permis de faire grandir.
Cependant, ces remontées ont aussi permis à un nombre important d’équipes d’exprimer leurs inquiétudes, leurs interrogations, leurs remise en question du fonctionnement de l’Eglise actuelle, et ce à tous les niveaux (du particulier à l’universel).
Il ressort que les jeunes se sont peu exprimés. Il paraît en être de même pour les chrétiens plus traditionnels dans leur pratique.
Le synode a donné l’occasion de se rencontrer, de dialoguer en écoutant jusqu’au bout les points de vue des uns et des autres, de se sentir accueilli et accepté dans sa foi, mais aussi ses dons, sa créativité. Cela a été une expérience de confiance, de sincérité, de respect de chacun, avec la joie de marcher et prier ensemble, dans le respect, l’écoute, la bienveillance et l’humilité. Cette démarche a permis de rejoindre l’invisibilité des personnes âgées, de respecter la liberté de l’autre et de comprendre que l’Evangile est là pour donner un sens à la vie.
Le présent document est issu de la synthèse de près de 500 pages, réalisée par une douzaine de personnes représentant différentes vocations dans un climat de prière et de discernement, avec le désir de communiquer au mieux les différents aspects des remontées.
- Ce qui ressort de manière significative des contributions
Marcher ensemble
- Dans certains doyennés, lors de la création des nouvelles paroisses, les équipes pastorales, les paroissiens, ont vécu la synodalité en exprimant leurs attentes, leurs craintes, leurs espérances.
- Beaucoup de pratiquants portent le souci du prochain. C’est par l’amour, dans toute notre vie que nous témoignons de ce que nous vivons avec le Christ.
- La diversité est richesse, mais aussi source de tensions. Il faut se défaire de ses certitudes. Si on reste trop entre soi, et si on ne marche pas ensemble, l’annonce de l’Evangile perd de sa crédibilité.
- Les mouvements et services d’Eglise, mais aussi des structures associatives extérieures, permettent d’être entendu, de donner son avis, et d’approfondir sa foi.
- Chaque individu doit pouvoir prendre sa place, y découvrir sa foi et la faire grandir selon son propre rythme et les éléments de sa vie ; ceci dans la mixité des générations et dans les liens entre les associations, en Eglise et hors Eglise.
- Joie de s’ouvrir à plus large que le clocher, plaisir de se rassembler en Eglise, de réfléchir, de prier ensemble, de faire partie d’une même famille.
- Quand les laïcs vivent leur mission en étroite collaboration avec les prêtres, il y a beaucoup de joie.
La mission première de l’Eglise : écouter et accueillir, et en priorité les pauvres
- Quel accueil, quelle écoute et quel accompagnement des jeunes, des familles, des personnes handicapées, des prisonniers, de certaines professions (crise aviaire en agriculture, monde de la pêche…), des personnes isolées, en situation de précarité ? L’Eglise aurait-elle oublié ceux vers qui elle était/est envoyée ?
- Quand l’Eglise est plus proche des petits, elle devient plus humaine (Secours catholique, CCFD, autres associations). Des personnes se sont écartées de l’Eglise après avoir été mal accueillies.
- L’Eglise offre déjà des lieux d’écoute (accueil paroissial, familles en deuil, préparation aux sacrements, équipes diverses de mouvements ou services), mais il semble manquer des lieux, des moments pour des échanges plus transversaux entre les groupes, pour savoir ce que vivent, ce que font les autres.
- « Si on n’est pas écouté, c’est très violent, car notre parole dit quelque chose de nous ; du coup, on préfère parfois se taire ».
- Notre évêque, Mgr Jacolin, a posé des actes courageux en prenant le temps d’écouter les victimes de la pédocriminalité dans l’Eglise de Vendée et en demandant officiellement pardon aux victimes.
- Ecouter, c’est déjà agir, faire un premier pas, une disposition du coeur qui cherche à rejoindre l’autre, et dans laquelle Dieu nous parle.
- On témoigne par notre proximité avec les autres. Il faut entrer en relation, partager leurs joies et leurs peines. Il faut prendre l’odeur des brebis et parler le même langage, simple et ouvert. Ne pas dire à leur place.
- Etre à l’écoute des « nouvelles familles » et accepter de se laisser déranger par elles.
L’Eglise
- L’Eglise se doit d’être accessible au plus grand nombre. Beaucoup de personnes sont en recherche de spiritualité ailleurs que dans l’Eglise.
- L’image qu’elle donne est souvent en décalage avec ce que voudraient vivre les chrétiens. Elle ne parle plus aux gens de notre temps, sauf quelques textes du pape François (Laudato Si et Fratelli Tutti) qui ont eu de larges résonances en dehors de l’Eglise.
- La relecture de ce qui a été vécu, reçu, est très importante, ceci à tous les niveaux.
Des positions de l’Eglise remises en cause
- Il y a divorce entre l’Eglise et la société sur différents sujets : bioéthique, euthanasie, morale sexuelle, place de la femme… Ce qui peut conduire des baptisés et des non-croyants aussi à s’éloigner de l’Eglise.
- On relève une vraie souffrance de personnes qui ne se sentent pas des baptisés à part entière (divorcés remariés à qui l’on refuse la communion, alors que les prêtres mariés y ont droit ?), ou qui se sentent étrangères à leur paroisse.
Transmission de la foi
- Nous n’avons pas bien transmis la foi aux jeunes, mais ils gardent des valeurs essentielles, ils ne vivent pas n’importe comment. Leurs engagements de vie, la façon dont ils sont en lien avec les gens disent des choses de ce que l’on a pu leur transmettre.
Ils ne vont pas ou peu à la source le dimanche, car la liturgie ne leur parle pas (langage de spécialistes) et les célébrations manquent de fraternité, de vie.
- On juge trop la vie ecclésiale au nombre de personnes présentes à la messe. La foi se vit et s’exprime de multiples manières : marches, mouvements, pèlerinages locaux, à Lourdes ou ailleurs, messe des familles, vie de tous les jours.…
Vivre sa mission de baptisé
- Notre mission doit se vivre chaque jour dans toute notre vie, dans les rencontres que nous faisons. Chacun a ses dons, chacun est appelé à participer à la mission de l’Eglise.
- Permettre une relation personnelle avec le Christ : nécessité de la cohérence entre nos paroles et nos actes, garder l’humilité, consentir à recevoir de Dieu ce qu’il nous faut pour tendre vers la sainteté.
- Chaque baptisé est appelé à participer à la mission avec ses dons ou ses charismes, en essayant de vivre les valeurs évangéliques, comme prêtre, prophète et roi. Ainsi, chacun a un rôle à jouer : transmission (KT), engagement (dans et en dehors de l’Eglise), prière. L’Esprit Saint nous guide et nous fait avancer dans l’Espérance, d’où l’importance de la prière quotidienne. Cependant, certaines personnes ne se sentent pas à la hauteur ont peur d’être envahies, embarquées à long terme. D’autres sont prêtes à participer, mais ne sont pas appelées.
- On ne se donne pas sa mission. Savoir se proposer, accepter de ne pas être appelé. Quelquefois, on se plaint mais on ne lâche pas sa responsabilité.
- S’encourager pour les services rendus ; la culture du remerciement est trop rare dans l’Eglise.
- L’Eglise aide-t-elle ses membres à vivre le service envers la société de manière missionnaire, et ce avec humilité et pour le bien de tous ?
- Il faut « débrancher » la mission de la seule pratique religieuse. Une communauté qui s’enferme dans ses églises n’est plus missionnaire.
- Respecter les engagements, professionnels, associatifs, de nombreux chrétiens. A nous de les soutenir, de les aider à découvrir que ce qu’ils vivent a saveur d’Evangile. Ils sont l’interface de l’Eglise au coeur du monde.
Vivre les sacrements
- Des expériences de célébration de la Parole, sont appréciées et nous encouragent à les poursuivre, notamment pour faire vivre les communautés rurales et sanctifier le dimanche.
- L’Eucharistie nous envoie et nous fait communauté.
- Nous négligeons tout ce qui est lié à la diaconie, au service du frère.
- Pour se marier l’Eglise est le seul lieu qui propose une préparation. C’est une richesse !
Les prêtres et les diacres
- Des questions se posent sur la formation des séminaristes ; ils ont besoin d’être davantage formés à la gestion des ressources humaines, à la gouvernance et à la communication ; ceci autant par des femmes que par des hommes de la société civile.
- Des prêtres sont en souffrance, et seuls ; qui les soutient et les accompagne ? Nous avons le devoir de les soutenir comme s’ils faisaient partie de nos familles.
- Pourquoi les prêtres n’auraient-ils pas le droit de se marier ?
- Il est indispensable de décharger les prêtres des tâches administratives pour leur permettre de vivre leur mission de pasteur au coeur du monde. Nous avons besoin d’eux.
- « Notre équipe de chrétiens accompagnée par un prêtre (8 se sont succédés) chemine avec joie depuis 40 ans, dans la confiance, la sincérité et le respect de chacun ; ils nous ont aidé (les prêtres) à rester fidèles à notre baptême et à grandir en nous transformant ».
- Nous sommes tous frères, pourquoi appeler le prêtre « Père ? » Nous attendons de lui bienveillance, humilité, proximité. La position d’autorité ne doit pas entraîner de privilège.
- Les diacres insérés au coeur du monde sont souvent plus abordables que les prêtres de par leur proximité de vie (famille, travail…) ; leurs homélies sont souvent plus simples.
- Tensions
Tensions liées à la vie actuelle
- L’Eglise est-elle bien à l’écoute de l’humanité de ce 21ème siècle ? Entend-t-elle les souffrances des pauvres et souhaite-t-elle les rejoindre ?
- Les contraintes liées à la vie familiale, professionnelle, aux activités sportives peuvent empêcher d’être actif dans la mission.
- Le bien-être passe avant le spirituel ; beaucoup ne se sentent pas concernés.
- Aujourd’hui, les engagements sont souvent ponctuels ; on retrouve plus d’engagements humanitaires et écologiques que d’engagements dans l’Eglise.
Tensions liées à l’image donnée par l’Eglise
- Certains prêtres contribuent à vider l’Eglise de personnes actives qui ne sont à l’aise ni avec les rites, ni avec leur tenue vestimentaire d’une autre époque ; ces dernières ne sont-elles pas le signe du repli identitaire d’une partie de l’Eglise ?
- Une Eglise trop fonctionnelle et hiérarchisée.
- Le Langage de l’Eglise ne parle plus à la société.
La liturgie et les rites sont un lieu de crispation identitaire
- « L’excès des rites empêche la prière et rend les célébrations tristes ».
- La compréhension de la messe est difficile ; la formation autour de la liturgie fait défaut.
- Le nouveau missel, apprécié par certaines personnes, correspond à un langage d’initiés, incompréhensible pour les autres.
- Dans nos assemblées dominicales, on se côtoie, on a des attitudes différentes, mais on ne dialogue pas.
Tensions entre les acteurs
- L’arrivée de nouvelles personnes dans nos communautés entraine parfois des conflits (confrontation de culture, de façons de vivre, personnes qui ont des compétences, et sont capables de prendre des responsabilités).
- Certains ne résistent pas à la tentation du pouvoir et font barrage aux nouveaux arrivants.
- Les femmes ont beaucoup de difficultés à faire entendre leur point de vue. Leur place n’est pas toujours reconnue, et pas toujours claire.
- Des personnes formées ne sont pas sollicitées, tout particulièrement par les prêtres.
- Crainte d’une scission dans l’Eglise, du fait des positions et points de vue très éloignés entre chrétiens.
- Dans l’Eglise de Vendée, les prêtres ont deux visions différentes (Eglise identitaire ou Eglise peuple de Dieu) ; c’est aussi vrai des laïcs autour d’eux. La situation semble bloquée, le dialogue difficile allant jusqu’au manque de respect et au dénigrement.
- Des difficultés et des conflits, dans les communautés, et entre les acteurs, ne sont ni évoqués, ni résolus.
- Des jeunes ne trouvent pas leur place ou ne se sentent pas accueillis, écoutés.
Les religieuses/x
- « Les soeurs parlent entre elles mais peu s’adressent à l’autorité. Ces dernières, quand elles sont « porte-parole » reçoivent désapprobation de leurs responsables ».
- Les femmes ne sont pas assez écoutées dans l’Eglise (dit par des religieuses) par opposition, l’avis des personnes consacrées a parfois davantage de poids que celui des laïcs, ce qui n’est pas forcément ajusté.
Entre laïcs et clercs
- L’autorité du prêtre peut parfois empêcher la prise de parole. Leur attitude peut aussi nous bloquer, et être source de non-dits. Il leur manque parfois le temps nécessaire, ou n’ont pas la volonté, de concerter avant de décider.
- Les prêtres ont des habitudes et ont parfois du mal à accueillir les idées des laïcs, et inversement. Des laïcs attendent toujours l’avis du curé.
- Des courriers adressés au curé, ou à l’évêque, sont restés sans réponse. Ces derniers manquent de disponibilité ; on sent que leurs priorités sont ailleurs.
- Le cléricalisme pèse beaucoup et des laïcs le renforcent en attendant toujours l’aval du curé.
- Comment marcher ensemble avec certains curés qui se comportent en autocrates et qui exercent une gouvernance trop verticale ? Ils peuvent « débarquer » rapidement des laïcs qui sont alors en souffrance. L’autorité est exercée par le curé qui pense, le conseil de paroisse se contentant alors souvent d’entériner (figure du prêtre : homme-orchestre).
- Les rêves, les envies et les désirs exprimés.
Etre une Eglise proche, accueillante, bienveillante, fraternelle.
- Que notre Eglise vive l’unité dans la fraternité, qu’elle célèbre en vérité et remplisse sa mission pour le monde, où chacun pourra grandir à sa juste place.
- Garder une proximité autour du clocher, avec une équipe de veille, des personnes formées et ouvertes. Porter une attention toute particulière à chacune des demandes que les gens font à l’Eglise : accueil, écoute et accompagnement ; et promouvoir des communautés de base au plus près de nos relations (voisinage, professionnelles, familiales), non fermées sur elles-mêmes.
- Ecouter les non-pratiquants pour envisager des pistes d’ouverture.
- Etre proche des personnes en difficulté, des personnes handicapées. Prendre du temps, faire confiance, pour les écouter dire leurs besoins, leurs rêves, en leur laissant toute leur place, dans nos équipes, nos célébrations, même si ce n’est pas « parfait ».
- Etre une Eglise bienveillante qui ne condamne pas, pour rejoindre les personnes là où elles en sont et leur transmettre le message évangélique.
- Il faut avoir l’audace d’appeler des gens « pas toujours dans les clous » (familles recomposées, divorcés-remariés, personnes homo…), plutôt que de les stigmatiser ou les laisser de côté.
S’ouvrir aux enjeux actuels du monde
- Besoin de prier le Seigneur d’envoyer des ouvriers pour la moisson / mission.
- Importance de l’inculturation, connaître le milieu dans lequel on vit et s’adapter. Prendre des temps de réflexion (lecture, débats) sur les sujets d’actualité, de spiritualité (notamment en se nourrissant des articles des médias chrétiens : La Croix – RCF…).
- Dans le dialogue, poser les bonnes questions aux hommes et femmes que l’on rencontre ; ceci dans l’esprit des messages du pape François qui veut une Eglise ouverte, accueillante, soucieuse des sujets brûlants : accueil des migrants, respect de la création, justice sociale…dans l’esprit d’amour reçu du Christ. Exemple : soutenir la sobriété heureuse et favoriser les propositions d’Eglise verte.
- Garantir la liberté d’expression, rester dans l’intelligence contemporaine. Se servir de moyens artistiques.
Accueillir toutes les sensibilités.
- Travailler pour l’unité de l’Eglise dans la diversité, pas dans l’uniformité.
- Favoriser des lieux de partage de la vie des gens, de partage de la Parole aussi, (célébrations de la Parole, accueil dans différents lieux : dans les familles, au presbytère, café-théo…). Cela permet de créer des ponts.
- Etre attentifs aux gens qui viennent d’ailleurs et qui veulent s’investir.
- Donner la parole aux consacrés pour entendre ce qu’ils/elles ont à nous dire, les richesses liées à leurs charismes.
S’ouvrir à de « nouveaux » ministères
- Instituer sans tarder des femmes au ministère du lectorat et de l’acolytat, également au ministère de catéchiste (femmes et hommes).
- Pourquoi ne pas missionner des laïcs pour présider baptêmes et mariages ?
- Pourquoi ne pas ordonner des femmes au diaconat permanent ?
- Appeler et former des laïcs à la mission d’accueil et d’écoute.
Soutenir les laïcs engagés dans la mission
- Etre soucieux d’appeler sans cesse, après discernement ; puis envoyer en mission de manière officielle avec une lettre de mission ; faire des points d’étape réguliers ; avoir le souci d’un accompagnement humain, pastoral et spirituel ; puis savoir remercier (régulièrement et au terme du mandat donné).
Liturgie – Sacrements
- Continuer à accompagner les personnes après les sacrements.
- Solliciter, impliquer et accompagner les parents d’enfants qui demandent des sacrements.
- « On rêve de dimanches déployés en plusieurs temps : catéchèse enfants/parents, puis eucharistie et repas partagé ».
- Demander des services aux plus petits et aux jeunes des deux sexes, et leur laisser la place tout de suite, sinon ils pourraient ne pas revenir !
- Etre à l’écoute du vécu des gens dans des homélies qui ne seront pas trop longues, avec un langage accessible, et qui apportent une « Bonne nouvelle ».
- Parler un langage liturgique plus simple. Rendre les liturgies plus participatives, avec des célébrations qui rendent heureux. Penser à la beauté de la liturgie avec les fleurs, la musique, les chants…
Cléricalisme
- Ouvrir les yeux sur la souffrance de certains prêtres, et ne pas se critiquer mutuellement.
- Que les prêtres sachent remercier les laïcs qui participent à la vie de l’Eglise, et vice-versa, pour que chacun se sente reconnu. Que chacun soit à sa juste place pour porter du fruit ensemble, chacun selon sa vocation, ses charismes.
- Retrouver une unité du clergé qui intègre et respecte les sensibilités différentes, en restant fermement attaché à l’esprit visionnaire de Vatican II qu’il faudrait aujourd’hui actualiser. Recevoir des prêtres chez soi permettrait d’échanger.
- Ecouter les laïcs et les impliquer dans les décisions (décret sur l’apostolat des laïcs).
- Eviter les abus de pouvoir dans l’Eglise ; « elle doit être un lieu de vie sûr et vrai, où la parole de toute personne (enfants, adultes) est respectée ».
Communication
- Bien diffuser les informations à tous les niveaux par tous les canaux possibles.
- Etre présent sur les réseaux sociaux au plus proche des jeunes.
- Mettre en place des boîtes à idées dans les églises.
- Etre capables d’une vraie critique (positif et négatif) mutuelle, dans le respect.
Renforcer les liens avec les autres confessions chrétiennes et les autres religions
- Poursuivre les initiatives prises dans plusieurs villes de Vendée pour aller vers les autres religions ; vivre des temps forts ensemble (échanges sur les problèmes de société actuels et actions communes de solidarité, prier ensemble).
- Etudier la bible avec nos frères et soeurs protestants.
Gouvernance
- Les méthodes de prise de décision doivent être partagées et plus transparentes.
- Le discernement devrait se faire entre tous les acteurs dans l’échange entre prêtres, diacres, laïcs, hommes et femmes.
- Il est indispensable d’associer les laïcs à la gouvernance de l’Eglise, à tous les niveaux, pour exercer une responsabilité partagée collégialement en équipe (conseil de paroisse, conseil économique, représentatifs des différents états de vie), selon un mode délibératif (démocratique), et en recherchant plutôt le consensus que la majorité.
- L’Eglise a beaucoup à apprendre des sciences humaines et des communautés religieuses : durée de mandat, élection du/des responsable/s, chapitre, visite régulière d’un tiers avec un bilan, adoption d’un projet pastoral avec des objectifs évalués et revus régulièrement en assemblée paroissiale.
- Produire chaque année un rapport d’activité moral et financier présenté en assemblée paroissiale et communiqué très largement.
- Il y aurait parfois besoin que les responsables dans l’Eglise prennent des décisions fermes et disent les choses, pour éviter certaines déviances lors de conflits qui impactent la communion et l’union de notre Eglise.
- Ne pas s’épuiser à vouloir maintenir tout ce qui existe. Il faut parfois du vide et savoir changer l’organisation pour s’adapter à la réalité. Discerner l’essentiel.
- Besoin de disposer, à tous les niveaux, d’un organigramme des missions, avec les coordonnées des référents, régulièrement mis à jour et communiqué largement.
- Intérêt de prendre chaque année 2 jours de réflexion en doyenné (relecture, partage…).
- CONCLUSION – QUELLE EGLISE POUR DEMAIN ?
Il s’agit de trouver comment faire Eglise ensemble, chacun à sa place, rien que sa place, mais toute sa place.
« Il nous faut sans doute revoir pour les années qui viennent l’articulation des prêtres et des laïcs. Il s’agit à chacun de s’inscrire dans le juste fil de sa vocation respective et de la mission commune. Pas de prêtre omnipotent et « surplombant » avec des laïcs silencieux à la manoeuvre pour « ramer dans les soutes ». Mais pas non plus de laïcs en charge sans un lien (même discret) avec les prêtres.
Les diacres ! C’est peut-être un gisement insuffisamment exploré, ou un modèle qui pourrait s’avérer fructueux. Bien loin de basculer les diacres vers les prêtres, il faudrait plutôt basculer les prêtres vers les diacres : pour l’appel, la formation, le type de présence dans le monde et dans l’Église, aspect financier (et donc travail) compris. Dans le respect des ministères, bien sûr, mais dans une porosité plus grande qui serait féconde.
Il nous faut enfin assurer une « veille » ecclésiale. C’est-à-dire, plutôt que les plans, structures, projets, prévisions ; être attentifs à l’occasion, aux événements, au moment, au « kairos »…
Est-ce le mot « simple » qui doit rester notre guide ? Une certaine simplicité biblique et évangélique. Peut-être nous invite-t-elle à la simplicité et à la simplification. Elle nous permettrait de faire face à un avenir toujours incertain et autre… et de l’aborder avec réalisme et – bien sûr – espérance.
Au terme de cette consultation diocésaine, comme Marie, nous nous remettons en toute confiance dans les mains de Dieu Notre Père, avec les mots de Charles de Foucault canonisé ce 15 mai 2022 : « Mon Père, Je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira, me remettre entre tes mains, sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père. »
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